Des larmes, de la peur qui s’installent. Du doute qui prend l’allure de
condamnations tout azimut. De la solidarité qui témoigne que
les« Humains » valent bien mieux que tous les profits. Des personnels
des services publics locaux, départementaux et nationaux qui démontrent,
s’il en était besoin, qu’ils existent et qu’ils sont nécessaires et
utiles.
Un an déjà, nos pensées, nos paroles vont toujours et d’abord à celles
et ceux qui ont vécu ce « calvaire », à celles et à ceux qui sont
meurtris de ce qu’ils ont vécu, vu, subi.
Depuis un an ; rien n’a été épargné à ces personnes, à ces familles. Ils
et elles ont été culpabilisés. Les actes de division n’ont cessé de se
développer. L’Etat s’est moqué d’eux. Les responsables politiques,
souvent de droite comme de gauche, ont cherché la« récupération ».
ET MAINTENANT ? La Ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a présenté, la semaine dernière, les mesures pour protéger, selon elle, les populations. Les communistes, élus et militants, n’ont cessé de démontrer que si la loi était nécessaire, ce n’est pas elle qui réglerait les problèmes. Les enjeux vont bien au-delà d’imposer aux communes d’adopter des« Plans de Prévention des Risques », les fameux PPR. C’est toute une chaîne de décisions liées au mode libéral qu’il faut remettre en cause. Certes, il n’est pas question de laisser entendre que le risque « zéro » serait de ce monde. Nous savons tous que c’est faux. Cependant ce risque peut être largement atténué si des décisions courageuses sont prises. Sans avoir la prétention de « tout savoir », les Nouvelles de la Vendée soumettent au débat quelques propositions. Elles relèvent d’une certaine forme de « courage politique » car toutes s’en prennent à la « folie »financière.
Une question immédiate vient : qui va payer ? L’État va très loin dans
ses préconisations. Il a décidé d’imposer ces PPR à 33 communes du
littoral. Il a fixé une échéance, ce sera 2014 ! A lire entre les lignes
il est visible que ce sont d’abord les victimes, les collectivités
locales…mais nulle part il n’est question de faire payer ceux qui se
sont enrichis dans les aménagements tout azimut du littoral depuis
précisément que la loi « Littoral »a été mise en place dans les années
70/80 par un certain Jacques Oudin, Député puis Sénateur de la Vendée.
Loi qui a chassé les petits propriétaires fonciers pour faire « place
nette » aux spéculateurs de tout poil. Il faut faire payer ces
spéculateurs. Ils ont des comptes à rendre. Personne n’en parle, ni
l’État, ni la Région, ni le Département…C’est le consensus pour
dire« Motus et bouche cousue ! ».
De tout temps, l’être humain a considéré la mer comme un adversaire. Toutes les activités humaines qui existaient sur les polders, sur le littoral, dans les« cases » se protégeaient contre cet adversaire et cherchaient à anticiper ses agressions. Aujourd’hui ces activités humaines ont disparu, ou quasiment. La mer n’est pas pour autant devenue une amie.
Bien sûr que nous nous félicitons de la reconstruction des digues
endommagées, de la construction de nouvelles avec des technologies de
pointe. Les questions « qui paie » et « qui entretient » sont
récurrentes. Pas de réponse ou plutôt si, ce seront les communes, le
département et la Région, c’est à dire encore e t toujours les
contribuables, pas ceux qui ont contribué au mal.
Les digues posent immédiatement une autre question majeure : Celle de la
Création d’un Observatoire public des mouvements océaniques. Tout le
monde sait désormais qu’il y a des variations des marées qui sont
importantes. Les courants de lamer, les flux et reflux sont en
perpétuelle évolution, comme l’est le climat. Parfois les évolutions
climatologiques interviennent sur les marées, mais l’une peut se faire
sans l’autre. Il faut observer ces phénomènes pour les prévoir,
intervenir en amont et ainsi renforcer les sécurités des biens et des
personnes. Ces « Observations » ont un coût, oui, voilà pourquoi ceci
doit relever d’un grand service public. Dans les deux dernières
décennies des digues se sont effondrées sur le littoral, certes par
manque de moyens d’entretien et de maintenance, mais aussi parce que les
vagues les attaquaient sous d’autres angles et rien n’avait été prévu
pour connaître ce phénomène.
En même temps ces modifications des courants marins, des marées sont à
rapprocher des attaques que l’océan subit. Peut–on laisser croire que le
déplacement tous les ans de millions et de millions de tonnes de sables
d’un coin à l’autre du littoral serait sans effet sur la mer, ses
caprices ?
Ce déplacement de sable est dicté par des préoccupations financières. Ce
sable est« pompé » sur les sites dits « secondaires’ pour être
transporté sur les sites d’excellence, Les Sables d’Olonne, Saint Jean
de Monts…Qui en parle ? Ne faut-il pas mettre un terme à ces pratiques
scandaleuses ?
Les communistes, et aussi la liste du Front de Gauche aux dernières élections cantonales avaient pointé du doigt la responsabilité des décideurs politiques qui avaient fait du marais mouillé du Sud-Vendée une espèce de paradis pour l’agriculture intensive. La remise en cause des écosystèmes, par exemple la gestion des « cases » ; l’entretien des canaux et des étiers…personne ne veut en parler. Les communistes avaient proposé le croisement d’une étude scientifique avec la mémoire populaire de ce que furent les véritables « artisans » de la protection du marais. Le drainage artificiel du marais pour le rendre encore plus rentable. Cet aspect des choses n’est pas non plus pris en considération dans le plan de la Ministre. Le sera t-il dans le PPR ?
Tout dans cette tragédie de Xynthia montre à quel point les services publics sont indispensables. Quand nous parlons services publics nous avons bien sur en vue celui de la gestion du patrimoine. IL faut recréer au sein de la Direction Départementale de l’Équipement et des Affaires Maritimes une direction qui s’occupe concrètement de toutes les situations liées à ces secteurs sensibles que sont le littoral, les marais mouillés du Sud-Vendée et le Marais Breton du Nord-Ouest Vendéen, les forêts du littoral.