Les enfants perdus de l’Atlantisme
Depuis le premier entretien
téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump,
le 12 février et la rencontre, le 18 février, à
Riyad, en Arabie saoudite, entre le secrétaire
d’État américain, Marco Rubio, accompagné de
l’envoyé spécial de Trump Steve Witkoff et du
conseiller à la sécurité nationale Mike Walt, et le
ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï
Lavrov, accompagné du conseiller du président russe,
Iouri Ouchakov, l’effarement, voire la peur,
semblent avoir saisi les élites politiques et
médiatiques européennes.
Après des décennies de
vassalité assumée, celles-ci se sentent
trahies et abandonnées par leur suzerain.
Leur boussole qui, toujours depuis 1945,
indiquait l’Ouest, s’est affolée. Ils
courent dans tous les sens ; se réunissent
tous les jours ou presque pour se rassurer
mutuellement.
Macron a pris leur tête
s’affirmant comme « le garant » « de la
paix et de la sécurité en Europe ». Mais
plutôt qu’un bon berger, il ressemble au
Joueur de flûte de Hamelin, attirant les
enfants perdus de l’Atlantisme pour les
emmener Dieu sait où.
S’il ne s’agissait pas de la
guerre et de la paix, c’est-à-dire de la vie
et de la mort, toute cette agitation serait
parfaitement ridicule.
L’Europe a peut-être été
tenue à distance des négociations sur la
guerre en Ukraine. Mais qu’a-t-elle fait
durant ces trois ans pour tenter d’y mettre
fin ? Et, aujourd’hui même, est-ce vraiment
la paix qui l’inspire ou poursuit-elle ses
chimères imbéciles d’une victoire sur la
Russie ? Trump, lui, l’a compris : la Russie
a gagné.
Cependant, la normalisation
des relations américano-russes – car pour
l’heure, il ne s’agit que de cela – n’est
pas encore la paix.
Interviewé par Guillaume
Lancereau, pour Le Grand Continent,
une revue fondée en mai 2019 à Paris et
éditée par le Groupe d’études géopolitique,
domicilié à l’École normale supérieure,
Vladimir Poutine le souligne : « Le
point important ici, comme dans toute
résolution de crises aigües, à commencer par
celle qui se déroule en Ukraine, est
toujours le fait qu’en l’absence d’un climat
de confiance entre la Russie et les
États-Unis, un certain nombre de problèmes
restent insolubles. Y compris l’Ukraine.
Tout l’enjeu de cette rencontre était
précisément de restaurer ce juste niveau de
confiance entre la Russie et les États-Unis
[…] Or, dans la situation où nous nous
trouvons, il ne suffit pas de se rencontrer,
de boire un thé ou un café, de passer du
temps ensemble et de causer d’avenir. Il
faut que nos équipes respectives planchent
en amont sur les dossiers d’intérêt vital
pour les États-Unis ou pour la Russie — et
l’Ukraine en fait partie — afin d’aboutir à
des solutions satisfaisantes pour les deux
parties, ce qui est loin d’être une tâche
facile. »
Le communiqué du Kremlin
rendant compte de la conversation Poutine-Trump
rappelle, d’ailleurs, que la Russie
n’acceptera un règlement que si les « causes
à la racine du conflit » sont traitées.
C’est-à-dire l’élargissement de l’OTAN à
l’Est, la question de la sécurité collective
en Europe et celle du désarmement.
Nous ne sommes donc qu’au
début d’un processus diplomatique qui reste
d’autant plus fragile qu’on connait la
versatilité d’un Donald Trump et la capacité
de nuisance d’un Zelenski dont les jours
sont comptés.
Dans cette situation,
l’attitude de Macron et de ses collègues
européens représente un double aveu : l’aveu
de leur insignifiance, d’une part, et l’aveu
qu’ils sont d’indécrottables boutefeux d’une
guerre déjà perdue.
Bernard Frederick
|
Refuser de préparer la guerre
Pris de court par un Donald Trump qui
a entrepris de négocier unilatéralement avec Poutine
sur fond de « deal » servant d’abord les intérêts
américains, l’Union européenne et ses dirigeants
sont pris de panique et agitent l’imminence du
danger russe pour justifier une fuite en avant
belliciste et militariste.
Macron qui, il y a quelques
mois encore, appelait à soutenir l’Ukraine
« jusqu’à la victoire », envisageant même
d’envoyer sur le terrain des soldats de
l’Union européenne, a commencé par accuser
Trump de trahison vis-à-vis de l’Ukraine
avant de se rallier à la proposition
américano-ukrainienne de cessez-le-feu et
d’accuser la Russie de refuser le
cessez-le-feu que lui-même refusait
auparavant. Vous suivez ? L’incohérence des
positions européennes est à la mesure de
l’impasse dans laquelle se trouvent Macron
et les autres dirigeants de l’UE, faute
d’avoir pris la moindre initiative politique
et diplomatique en faveur d’un règlement
négocié du conflit.
Maintenant que l’évidence
s’impose, à savoir qu’il n’y a pas de
solution militaire au conflit, maintenant
qu’il est clair que les livraisons massives
d’armes, censées faire barrage à l’agression
russe, n’ont fait qu’alimenter une machine
de guerre destructrice affectant gravement
les populations ukrainiennes, russes et
européennes, on aurait pu s’attendre à ce
que les dirigeants de l’UE reconnaissent
qu’ils ont fait fausse route et qu’ils
revoient leur positionnement.
Eh bien non, l’incohérence va
continuer. Le cap est mis sur la
militarisation à outrance et l’augmentation
vertigineuse des dépenses militaires, un
programme de 800 milliards d’euros pour
réarmer les pays de l’UE (dont les budgets
militaires cumulés dépassent déjà de loin le
budget militaire de la Russie) avec un
argumentaire répété à longueur d’ondes : les
USA vont lâcher l’Europe, la Russie nous
menace comme jamais, préparons-nous à la
guerre.
Tous les pseudo-experts sont
mis à contribution pour nous expliquer que
l’armée russe incapable d’avoir pris Kiev
est sur le point d’envahir la Pologne, les
pays baltes, l’Allemagne et de menacer
Strasbourg, justifiant ainsi les efforts
nécessaires pour le surarmement. Sauf que
cela correspond exactement à ce qu’exige
Donald Trump, soucieux de se débarrasser du
fardeau financier que représente l’OTAN. Les
USA n’ont jamais eu l’intention de mettre
fin à l’OTAN, alliance militaire offensive
sous commandement US au service des intérêts
hégémoniques des USA, en revanche, ils
réclament depuis Obama que les Européens
financent eux-mêmes cet instrument
militaire.
On vous expliquera que
l’Europe assurera ainsi son « autonomie
stratégique », ce qui est faux car les USA
restent aux commandes, ce sont eux qui
vendent la majorité des armes et des
équipements et même détiennent le droit
d’autoriser ou d’empêcher leur utilisation.
Il n’est pas question de rupture avec les
USA, il n’est question que de transfert du
financement.
S’il y avait véritablement
« autonomie stratégique » par rapport aux
USA, ce serait pour faire la guerre ou s’y
préparer, là où les USA refusent de payer
parce que pour eux, les priorités sont
désormais la Chine et l’Iran.
L’Union européenne ne refuse
pas la guerre, elle la prépare. Une paix
durable supposerait que l’on s’attaque aux
causes profondes du conflit, les questions
de sécurité : l’Ukraine comme la Russie
réclament des garanties de sécurité
qu’aucune escalade militaire ne fournira
jamais, bien au contraire. Quand l’Union
européenne ou Macron ont-ils jamais évoqué
l’idée de sécurité commune telle que
formulée lors de la Conférence d’Helsinki en
1975, en pleine guerre froide ?
Voilà ce qui pourrait
dessiner un chemin vers la paix : retourner
aux principes d’Helsinki et de la Charte de
Paris de 1990 qui créa l’OSCE,
l’Organisation pour la Sécurité et la
coopération en Europe, retrouver le chemin
de la diplomatie en prenant l’initiative
d’une conférence paneuropéenne de sécurité
regroupant la totalité des pays européens et
relançant la construction d’un espace commun
de coopération. C’est ainsi que l’on peut
construire la paix en mettant en place une
architecture commune de sécurité destinée à
terme à se substituer à la compétition et à
la confrontation militaire.
Donc oui à « l’autonomie »
européenne, mais pour construire la paix !
Non à « l’autonomie »
européenne pour faire la guerre, non à
l’OTAN européanisée !
Oui à un cessez-le-feu en
Ukraine, mais comme premier pas pour bâtir
la sécurité commune européenne !
Et surtout, sans attendre
l’UE, oui à une France qui prenne des
initiatives politiques et se comporte en
puissance de paix !
Alain ROUY, militant de la
paix et Vice-président de l’International
Peace Bureau, ONG internationale agréée ONU.
|
« Nuit de cristal » contre les alaouites en
Syrie
Ahmad al-Chareh, ancien numéro 2 de Daesh et
actuel président autoproclamé de Syrie, a déclaré, le 9 mars :
« Nous devons préserver l’unité nationale, la paix civile autant
que possible, et, si Dieu le veut, nous serons capables de vivre
ensemble dans ce pays autant que possible. »
Le
nouveau régime multiplie les humiliations des alaouites (Nuçairis).
Ils sont renvoyés de leur travail sans être payés. Dans la rue,
les djihadistes les arrêtent, et les forcent à braire comme des
ânes ou à aboyer comme des chiens avant de les battre en public.
En trois jours, un à trois milliers d’entre eux ont été
assassinés lors de pogroms, d’abord sur la côte méditerranéenne,
puis partout dans le pays.
Des milliers d’alaouites se sont réfugiés dans les bases
militaires russes de Tartous et de Hmeimim où ils ont été
accueillis.
Tous
les djihadistes étant actuellement regroupés sur la côte et à
Damas, le reste de la Syrie est vide de combattants. L’armée
turque en profite pour attaquer les villes du Nord.
Les
groupes takfiristes (c’est-à-dire ceux qui cherchent à désigner
et à tuer des hérétiques), qui avaient été expulsés à Idleb
durant la guerre contre la République arabe syrienne, sont
revenus dans la « Syrie utile ». Ils ont pu passer les barrages
des forces du nouveau gouvernement sans problème jusqu’à
parvenir sur la côte et y massacrer les « hérétiques ».
La
population syrienne a rendu les armes lors de la chute du
président Bachar el-Assad. Elle se trouve donc sans défense,
l’armée et les forces de l’ordre actuelles étant composées
d’anciens jihadistes, généralement turcophones, souvent
tchétchènes, ouzbeks ou tadjiks, encadrés par des officiers
turcs.
Historiquement, les massacres d’alaouites ont toujours été
suivis de massacres de chrétiens.
La
communauté alaouite s’est formée au IX° siècle autour de
Muḥammad ben Nuṣayr al-Namīrī.
Elle considère Ali ibn Abi Talib, le gendre de Mahomet, comme
Dieu, et Jésus et Mahomet comme ses prophètes. Cependant, selon
René Dussaud, qui fut conservateur du département des Antiquités
orientales du Musée du Louvre et secrétaire particulier
d’Anatole France, cette communauté n’est pas surgie du néant.
Elle se serait constituée durant l’antiquité, se serait
convertie au christianisme, puis à l’islam, sans abandonner sa
foi antérieure, comme la croyance en la réincarnation. C’est
cette théorie française que les chercheurs israéliens ont
creusée et développée.
Les
alaouites ne pratiquent aucun culte en public. Ils se réfèrent à
trois livres de référence : leur Fatihat al-Kitab
(catéchisme), les Évangiles (et non pas la Bible) et le
Coran. Pour eux, seuls les principes présents dans chacun
de ces trois livres doivent être considérés comme révélés
Ils ont été ont été réduits en esclavage au cours des siècles
avant d’être reconnus comme musulmans par l’ayatollah Khomeiny
et d’être considérés comme égaux.
C’est aujourd’hui, culturellement, le groupe confessionnel le
plus proche des Européens, notamment en terme de droit des
femmes.
La
famille Assad est alaouite. Les présidents Hafez et Bachar ont
souvent choisi leurs conseillers parmi leurs amis proches, donc
parmi cette communauté, mais pas les hauts-fonctionnaires qui
étaient systématiquement nommés en respectant un équilibre
communautaire. Les alaouites se sont massivement engagés dans
les armées, une profession mal payée et dangereuse, que les
autres communautés négligeaient.
Ahmed el-cChareh, arguant, d’une insurrection orchestrée par le
général Ghiath Dalla, ancien bras droit de Maher el-Assad
(aujourd’hui exilé en Iraq avec plusieurs milliers de ses
hommes), présente ces pogroms comme des vengeances politiques,
ce qui n’a aucun sens, cette communauté n’ayant jamais lié son
sort à celui des Assad. Ce mensonge permet de masquer la reprise
de la guerre de religion qui s’est abattue sur l’ensemble du
Moyen-Orient depuis que les Anglo-Saxons se sont appuyés sur la
confrérie politique des Frères musulmans pour combattre les
Soviétiques en Afghanistan (Rappelons qu’en Allemagne, les nazis
ont saccagé des commerces juifs et tué nombre d’entre eux lors
de la « nuit de cristal » en prétendant venger le meurtre d’un
diplomate sans lien avec leurs victimes).
Le
général Ghiath Dalla a fondé, le mois dernier, Awli el-Bas
(Front de résistance islamique en Syrie), une milice proche des
Gardiens de la révolution iraniens. Il n’est aucunement le
représentant de la communauté alaouite, mais du régime déchu. Il
est parvenu à mobiliser de nombreux soutiens d’un État laïc et
égalitaire et à attaquer avec succès plusieurs postes de police
et casernes des jihadistes.
Comment ne pas s’interroger sur la quantité considérable d’armes
et de munitions dont les takfiristes disposent aujourd’hui ? De
même comment ignorer que Daesh reconstitue ses forces à la
frontière syro-iraquienne ? |
L’Europe isolée entend trouver une défense commune,
mais elle devra au final se rallier à un accord accepté par Kiev
sous pression américaine.
La
résolution adoptée le 24 février 2025 par le Conseil de sécurité
de l’ONU sur l’Ukraine, la première après trois ans de guerre,
réclame la fin rapide du conflit en Ukraine sans faire la
référence habituelle à l’intégrité territoriale de ce pays et
sans demander le retrait par la Russie des territoires qu’elle
occupe. Les Européens n’ont pas réussi à intégrer leurs
amendements en ce sens.
Ce
vote a illustré l’isolement de l’Europe : les 10 États qui ont
approuvé le texte, dont les États-Unis, la Chine et la Russie,
représentaient l’Asie, l’Afrique, l’Amérique latine, l’Amérique
du Nord, seuls les Européens se sont abstenus, n’osant pas
bloquer l’adoption d’un texte américain par un veto anglais ou
français.
L’Europe, qui croyait isoler la Russie après sa tentative
d’invasion de l’Ukraine, se retrouve ainsi isolée. L’entrevue
orageuse entre les présidents Trump et Zelensky, le 28 février,
dans le bureau Ovale a manifesté avec éclat que les Européens
sont désormais les seuls à défendre vraiment l’Ukraine. Outre
l’Ukraine dévastée, l’Europe a été jusqu’à présent la perdante
de ce conflit.
Elle
a montré son incapacité à faire appliquer les accords qu’elle
avait négociés en février 2014 ou à Minsk en février 2015 pour
éviter la guerre, elle a révélé la faiblesse de son outil
militaire, incapable d’aider suffisamment l’Ukraine une fois la
guerre déclenchée par les Russes, elle a abdiqué tout rôle
diplomatique en accordant son soutien à l’Ukraine tant que
celle-ci l’estimerait nécessaire.
Les
Européens ont accepté de subir les conséquences économiques de
leurs propres sanctions, frôlant la récession alors que la
Russie, la Chine, les États-Unis présentent de bons taux de
croissance. Les Européens cherchent maintenant à éviter la
capitulation de l’Ukraine, inacceptable pour les Ukrainiens
compte tenu de sacrifices endurés, dangereuse pour la stabilité
du continent et considérée comme une prime « immorale » à
l’agresseur.
Tandis que Trump discute du retour des États-Unis sur le marché
russe et prend des gages sur les métaux rares de la région, l’UE
décide un 16e paquet de sanctions et le Royaume-Uni
réunit une « coalition » des soutiens à l’Ukraine, tout en
proposant un plan de paix. Les Européens savent pourtant qu’un
accord russo-américain accepté par Kiev sous pression américaine
serait soutenu par le monde entier. L’Europe ne peut soutenir
l’Ukraine dans la durée sans les États-Unis.
Les
Européens, Starmer et Macron en tête en attendant Merz, auront
donc tenté, sans rompre avec Washington, de sauvegarder la
capacité de négociation de Kiev face aux Russes, d’accélérer
leur propre progression vers une politique étrangère voire une
défense commune indépendante et de mettre en œuvre leur
réarmement.
Mais
désireux de conserver leurs liens avec Washington, ils n’auront
d’autre choix que de se rallier à un éventuel accord en obtenant
dans le meilleur des cas quelques modifications et en jouant
finalement le rôle qui leur a été assigné par Trump : accorder
des garanties de sécurité et financer le relèvement économique
de l’Ukraine.
Jean de Gliniasty, Ancien ambassadeur de France
en Russie |
Winston Churchill, l’homme qui
aimait la guerre
La vie de Winston Churchill est
loin de se résumer au mythe de la Seconde Guerre
mondiale. Des guerres coloniales à
l’arrière-fond raciste à la lutte contre le
bolchevisme qu’il exécrait, il fut aussi un des
plus grands faucons du XXe siècle. La
mort au service de l’empire.
Suite...
|
La production électrique de la Chine bat
des records
Depuis une dizaine d’années, Michael
Barnard, prospectiviste du climat, consacre son
temps à projeter des scénarios de décarbonation pour
les 40 à 80 prochaines années. Dans ce cadre, il
observe une croissance exponentielle de la
production d’électricité en Chine, et stagnante aux
États-Unis.
L’auteur étudie notamment les
trajectoires de production électrique et
d’intensité carbone (quantité de CO2 émise
pour chaque Kilowattheure d’énergie
électrique produit) entre 2010 et
aujourd’hui entre la Chine et les USA.
L’explosion des énergies renouvelables en
Chine
On remarque que la production
électrique de la Chine a quasiment doublé en
13 ans, ce qui confirme le développement
économique du pays, mais aussi
l’électrification massive de toutes ses
activités, notamment les transports. D’autre
part, l’intensité carbone de l’électricité
chinoise a baissé dans des termes voisins de
celle des USA, ce qui contredit l’idée
souvent véhiculée que le développement
chinois est basé sur une exploitation
massive du charbon. La réalité est
différente. La Chine investit massivement
dans l’hydraulique, l’éolien et le
photovoltaïque. Pour les USA, la baisse est
principalement due au remplacement du
charbon par le gaz, moins émetteur de CO2,
mais émetteur quand même.
Cela ne signifie pas que la
Chine ne produit pas d’électricité à partir
du charbon, mais il faut nuancer sur
plusieurs aspects. La Chine construit
désormais beaucoup plus de centrales
renouvelables qu’au charbon et les
fermetures de centrales à charbon, notamment
à faible rendement, ont été beaucoup plus
nombreuses que l’on ne pensait. De son côté,
l’amélioration des émissions aux États-Unis
est presque entièrement due au passage au
gaz.
Dans les faits, la Chine
électrifie beaucoup plus rapidement que les
USA, notamment dans les transports. La Chine
dispose de systèmes de transports en commun
massifs et électrifiés dans toutes ses
villes, dont environ 700.000 bus
électriques, alors que dans la plupart des
villes américaines, les transports en commun
sont plus faibles et fonctionnent au diesel.
D’autre part, la Chine compte plus de
500.000 camions électriques sur ses routes,
là où les États-Unis ne font que commencer.
Une amélioration des émissions de CO2
constante
Concernant les voies ferrées,
l’empire du milieu dispose de 44.000 Km de
voies à grande vitesse pour le transport de
passagers. Il ne faut pas oublier que la
Chine est de très loin le plus grand marché
mondial de véhicules électriques de toutes
tailles.
Enfin, compte tenu de la
grande efficacité des voies d’accès à
l’énergie renouvelable et à l’électricité,
la Chine se dirige vers un point de
basculement où ses émissions de carbone pour
son économie vont diminuer rapidement. Si,
pour la Chine, les émissions vont très vite
chuter, celles États-Unis va décroître très
lentement.
Hervé Poly , Liberté Actus
|
 |
Plus de 4,5 millions de personnes
sont mortes dans des guerres
impliquant les États-Unis depuis le
11 septembre 2001…
Le
rapport souligne que le
nombre de morts
indirectes n’est qu’une
« estimation prudente »
car « les conséquences
réelles sont si
importantes et complexes
qu’elles ne sont pas
quantifiables ».
|